Quelles plantes choisir pour mieux accueillir la faune locale ?

21/05/2025

Pourquoi privilégier les plantes indigènes ?

Avant de se pencher sur quelques espèces locales incontournables, il est important de comprendre ce qui distingue les plantes indigènes des autres. Par définition, une plante indigène est une plante qui pousse naturellement dans une région donnée depuis des millénaires, sans intervention humaine. Ces plantes sont bien adaptées au climat, aux sols et aux cycles naturels de leur territoire.

Contrairement aux espèces exotiques souvent introduites pour leur attrait ornemental ou leur croissance rapide, les plantes indigènes sont interconnectées avec la faune. Par exemple, elles co-évoluent avec des insectes pollinisateurs spécifiques ou servent de gîte pour des oiseaux nicheurs. Le verger anglais ou l’arbre de Judée, bien qu’esthétiques, ne rivalisent pas avec le charme discret mais précieux d’un cornouiller sanguin ou d’une aubépine.

Des plantes locales précieuses pour la faune

Voici une sélection de plantes indigènes que l'on retrouve dans le Nord-Pas-de-Calais, chacune ayant un rôle précieux pour la faune. Que vous disposiez d’un balcon, d’un petit jardin ou d’un espace plus vaste, intégrer ces espèces dans votre environnement peut offrir des bénéfices immédiats et durables.

1. L’aubépine (Crataegus monogyna)

L’aubépine, aussi appelée « épine blanche », est un véritable allié de la biodiversité locale. Elle produit une floraison dense au printemps, offrant nectar et pollen aux abeilles, bourdons et papillons. En été et en automne, ses baies rouges nourrissent une grande variété d’oiseaux, notamment les grives et les merles.

Plantée comme arbuste ou haie, l’aubépine constitue également un habitat sûr pour de nombreux petits mammifères et oiseaux nicheurs, car ses épines dissuadent les prédateurs. C'est une espèce particulièrement résiliente, adaptée aux sols pauvres et au climat du Pas-de-Calais.

2. Les orties (Urtica dioica)

Souvent mal aimées, les orties méritent une réhabilitation dans nos jardins. Elles sont une plante hôte essentielle pour plusieurs espèces de papillons, dont le vulcain, la petite tortue et la vanesse du chardon. En leur permettant de s'établir dans un coin de votre jardin, vous offrez un relais écologique aux chenilles qui en dépendent.

De plus, les orties attirent aussi les coccinelles, alliés naturels dans la lutte contre les pucerons. Laisser un carré d’orties pousser librement pourrait bien être votre meilleur acte en faveur de la biodiversité sauvage !

3. Le sureau noir (Sambucus nigra)

Le sureau noir est une espèce polyvalente : sa floraison printanière est un régal pour les abeilles, tandis que ses baies noires nourrissent les oiseaux en automne. Ses larges feuilles et son bois creux abritent aussi des insectes et même des petites chauves-souris.

On le trouve fréquemment dans les haies champêtres traditionnelles de la région. S’il pousse spontanément dans votre terrain, laissez-le s’épanouir : c’est un allié de taille pour toute la chaîne alimentaire locale.

4. Le trèfle des prés (Trifolium pratense)

Le trèfle des prés est une plante herbacée vivace qui appartient à la famille des Fabacées. Avec ses fleurs violet-rose, il est particulièrement apprécié des abeilles mellifères et bourdons. Il enrichit également le sol en fixant l’azote, ce qui en fait un excellent moyen d’améliorer la qualité d’un jardin ou d’une prairie.

Inclure cette espèce dans un espace vert contribue à diversifier la flore et favorise des écosystèmes complets et équilibrés. Sans compter qu’un massif de trèfles en fleurs est d’un effet ravissant !

5. Le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea)

Cet arbuste indigène orne nos campagnes de son feuillage rougeâtre en automne, mais il est aussi un partenaire écologique de choix. Ses fleurs nourrissent les abeilles et papillons au printemps. Ensuite, ses baies noires offrent une ressource alimentaire à de nombreux passereaux.

Le cornouiller sanguin est aussi plébiscité pour les haies naturelles, car il s’intègre parfaitement dans les écosystèmes locaux tout en ayant une valeur esthétique certaine.

Quelques conseils pour un impact renforcé

  • Associez les plantes : En cultivant plusieurs espèces locales à la fois, vous créez une diversité d’habitats et de ressources accessibles à un spectre plus large de faune.
  • Laissez les coins sauvages : Ne nettoyez pas tout ! Les tas de branches ou d’herbes hautes sont de véritables refuges pour la petite faune et les insectes.
  • Optez pour des plantes adaptées au sol de votre jardin : Cela maximisera leur croissance et contribuera à leur rôle écologique.
  • Privilégiez les pépinières locales : Elles proposent des plants certifiés non traités, renforçant leur compatibilité avec votre région.

Un refuge à construire, à observer et à protéger

Intégrer les plantes indigènes dans nos espaces extérieurs, c’est bien plus qu’une démarche esthétique. C’est un geste ancré dans la réalité de la transition écologique. Elles nourrissent abeilles, oiseaux, papillons, et offrent un habitat à la petite faune qui compose la richesse de la région.

En prenant le temps d’observer les résultats — le vol d’une grive attirée par les baies d’un sureau, le bourdonnement des abeilles autour du trèfle — on comprend mieux comment fonctionne cet écosystème fragile. Si chaque jardin, chaque parc, chaque talus intègre ces espèces, alors la biodiversité locale pourra continuer à s’épanouir sous nos fenêtres.

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