Espèces fascinantes et enjeux locaux
Les amphibiens : des invités de marque
Les mares temporaires, fruits de l’extraction et de l’effondrement, sont aujourd’hui des points chauds pour les populations d’amphibiens menacés par la raréfaction de leurs habitats. À Hénin-Carvin et plus largement sur l’arc minier, tritons crêtés, crapauds calamites et grenouilles agiles trouvent refuge dans ces flaques d’eau instables.
Le triton crêté (Triturus cristatus) voit 80 % de ses sites de reproduction naturels disparaître depuis 30 ans (Société nationale de protection de la nature). Les anciennes carrières, grâce à leurs mares vierges de poissons (prédateurs), constituent des alternatives vitales.
Orchidées et plantes rares : des fleurs pas comme les autres
Les sols pauvres des carrières sont très favorables à nombre d’orchidées sauvages (Ophrys, Orchis, Dactylorhiza…). La carrière de Lestrem, citée plus haut, se distingue régionalement par la présence de l’Ophrys abeille, très rare dans le Pas-de-Calais, ou de l’Orchis bouc, dont le parfum puissant attire les pollinisateurs.
Certaines fougères relictuelles, comme la botryche lunaire, peuvent aussi élire domicile sur les dalles humides ou les parois exposées.
Stercoraires, guêpiers et reptiles : une faune adaptée
Sur les pentes arides et les talus bien exposés, on peut croiser lézards des murailles, couleuvres et insectes fouisseurs. Les mandibules du stercoraires (coléoptères) creusent le sol meuble tandis que le guêpier d’Europe, oiseau méditerranéen coloré, a conquis quelques parois abruptes de carrière, comme à Arleux-en-Gohelle. Ce dernier fait l’objet de suivis annuels par des associations ornithologiques (LPO France).